Introduction
Les jours fériés suscitent souvent de nombreuses questions quand on est intérimaire : Vais-je être payé(e) si je ne travaille pas ? Ai-je une majoration si je travaille un jour férié ? Qu’en est-il des ponts ou de la fameuse journée de solidarité ? Dans cet article, on répond à toutes tes interrogations, pour que tu puisses aborder tes missions en toute sérénité.
Bon à savoir : Si tu souhaites en savoir plus sur d’autres aspects du statut intérimaire (arrêt maladie, par exemple), jette un œil à nos articles dédiés. Ici, on se concentre uniquement sur les jours fériés et leurs spécificités en intérim.
Le cadre légal des jours fériés en intérim
Les jours fériés en France sont encadrés par le Code du travail et concernent tous les salariés, y compris les intérimaires. L’idée est simple : tu as les mêmes droits que tes collègues permanents dans l’entreprise où tu effectues ta mission. Mais pour bien comprendre de quoi il s’agit, faisons un petit tour d’horizon du cadre légal.
Les jours fériés reconnus par le Code du travail
En France, le Code du travail répertorie 11 jours fériés officiels, dont voici la liste :
- 1er janvier (Jour de l’An)
- Lundi de Pâques
- 1er mai (Fête du Travail)
- 8 mai (Armistice 1945)
- Ascension
- Lundi de Pentecôte
- 14 juillet (Fête nationale)
- 15 août (Assomption)
- 1er novembre (Toussaint)
- 11 novembre (Armistice 1918)
- 25 décembre (Noël)
Parmi ces jours, le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé, sauf dans certains secteurs (hôpitaux, transports, etc.) où une dérogation s’applique. Pour les autres jours fériés, l’entreprise peut décider de les faire travailler ou non.
Focus Code du travail : Dans les départements d’Alsace-Moselle, le calendrier des jours fériés inclut également le Vendredi saint et le 26 décembre (Saint-Étienne). Nous y reviendrons dans la section “Cas particuliers et exceptions”.
L’égalité de traitement entre intérimaire et salarié permanent
La règle d’or en intérim ? Pas de discrimination ! Cela signifie que si les salariés permanents bénéficient d’un jour férié chômé et payé, tu dois pouvoir en profiter aussi, sans condition d’ancienneté.
- Si l’entreprise ferme le jour férié : tu ne travailles pas et tu es payé(e).
- Si l’entreprise ouvre ce jour-là : tu travailles de la même manière que les autres salariés.
En clair, tes droits sont alignés sur ceux des autres membres de l’équipe. L’entreprise utilisatrice ne peut pas imposer à un intérimaire de travailler si les salariés en CDI sont en repos, et vice versa.
Comment est rémunéré un jour férié en intérim ?
La rémunération dépend principalement de deux éléments : si tu travailles ce jour férié ou si tu ne le travailles pas (jour férié chômé). Les modalités de paiement sont les mêmes que pour un salarié permanent, à quelques nuances près.
Le jour férié travaillé
Si l’entreprise reste ouverte un jour férié et que tous les salariés travaillent, en général :
- Tu es payé(e) au taux horaire habituel mentionné dans ton contrat de mission.
- Le 1er mai travaillé donne droit à une majoration de salaire de 100 %. Autrement dit, tu es payé(e) double ce jour-là.
À savoir : Pour les autres jours fériés (hors 1er mai), la majoration n’est pas systématique. Elle dépend des dispositions de la convention collective appliquée par l’entreprise ou d’un éventuel accord de branche. Il est donc conseillé de vérifier avec ton agence d’intérim si une majoration est prévue.
Le jour férié chômé
Lorsque le jour férié est chômé, c’est-à-dire que l’entreprise ferme ou qu’elle ne souhaite pas faire travailler son personnel :
- Tu es payé(e) comme pour une journée normale, sans condition d’ancienneté ni obligation de présence la veille ou le lendemain.
- La rémunération suit le même taux horaire que tes autres jours de travail.
Si, pour une raison ou une autre, tu ne te présentes pas alors que l’entreprise travaille (et les salariés permanents aussi), cette journée n’est pas payée. Mais tant que tu suis les mêmes horaires et les mêmes règles que les autres, tu reçois un salaire équivalent pour le jour férié chômé.
Cas particuliers et exceptions
L’Alsace-Moselle
Dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle, deux jours fériés supplémentaires sont reconnus :
- Le Vendredi saint
- Le 26 décembre (Saint-Étienne)
Si tu effectues une mission intérim dans ces départements, tu bénéficies du même principe d’égalité :
- Jour férié travaillé : rémunération au taux normal ou majoration selon la convention applicable.
- Jour férié chômé : payé comme une journée de travail classique.
Les “ponts”
Un “pont” est une journée (ou deux) accolée à un jour férié, souvent pour créer un long week-end (par exemple, le vendredi si le jour férié tombe un jeudi).
- Si le pont est accordé et rémunéré aux salariés permanents, tu y as droit également, sans condition d’ancienneté.
- Si le pont n’est pas rémunéré (considéré comme un jour de congé), il en va de même pour toi.
En résumé, suis simplement le mouvement de l’entreprise utilisatrice : si elle propose un pont, ce sera la même chose pour les intérimaires.
La journée de solidarité
La journée de solidarité est une journée de travail supplémentaire instaurée pour financer la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Elle est souvent associée au lundi de Pentecôte, mais la date peut varier selon l’entreprise.
- Pour les salariés en CDI, cette journée est travaillée (souvent non rémunérée en plus).
- Pour toi, intérimaire, le calcul est différent : tu es rémunéré(e) normalement pour les heures réalisées, car ton salaire se base sur un taux horaire et non sur une mensualisation.
Assure-toi que ton agence d’intérim ait bien connaissance de la date de la journée de solidarité dans l’entreprise : cela leur permettra de gérer correctement ta paie et ta facturation.
Conseils pratiques pour bien gérer tes jours fériés
- Vérifie ton contrat de mission : la rémunération horaire et les éventuelles conventions collectives sont souvent indiquées.
- Communique avec ton agence : si tu as un doute sur la majoration ou le paiement, n’hésite pas à demander des précisions.
- Anticipe ton planning : si le jour férié tombe en plein milieu de ta mission, sache à l’avance si tu travailles ou non.
- Ne confonds pas jour férié et arrêt maladie : si tu es en arrêt maladie pendant un jour férié, les règles de rémunération changent (voir notre article dédié).
Sois vigilant(e) sur tes feuilles d’heures : vérifie bien qu’on t’a comptabilisé la journée fériée selon ton statut (travaillé ou chômé).
Conclusion
En résumé, les jours fériés en intérim te garantissent les mêmes droits que n’importe quel salarié. Qu’ils soient travaillés ou chômés, tu bénéficies d’une rémunération conforme à la loi et aux pratiques de l’entreprise. Quelques spécificités (Alsace-Moselle, journée de solidarité, ponts) méritent ton attention, mais en restant à l’écoute de ton agence d’intérim et de l’employeur, tu éviteras bien des surprises.
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1. Si un jour férié tombe un samedi ou un dimanche, suis-je payé(e) ?
En principe, si ta mission ne prévoit pas de travail le week-end, le jour férié qui tombe un samedi ou un dimanche n’ouvre pas droit à une rémunération supplémentaire. Il est simplement considéré comme faisant partie de tes jours de repos habituels.
2. Que se passe-t-il si je suis en congé payé sur un jour férié ?
En règle générale, ton jour férié ne se déduit pas de tes congés payés. Autrement dit, il n’entame pas ton compteur de congés, à condition que le jour férié soit reconnu comme chômé et payé dans l’entreprise.
3. Quelles sont les conditions d’ancienneté pour être payé(e) un jour férié ?
Aucune ! Contrairement à d’autres contrats de travail, l’intérimaire n’a pas besoin de justifier d’une ancienneté pour bénéficier du paiement d’un jour férié chômé. Tu es traité(e) à l’égal d’un salarié permanent.
4. Que faire si l’employeur me refuse le paiement d’un jour férié ?
Contacte ton agence d’intérim en premier lieu. Les conseillers pourront vérifier les dispositions légales et négocier avec l’entreprise si besoin. Tu disposes également de recours juridiques si tu estimes tes droits bafoués.
